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Peste , Choléra , Grippe et Famine au Maroc ces derniers siècles

Dernière mise à jour : 12 avr. 2020

Mes chers enfants , petits-enfants , neveux , nièces et …….


Sur les bancs des écoles , on a dû vous parler de :


  • La Peste de Marseille (1720)

  • L’Épidémie du choléra (1820)

  • La Grippe espagnole (1920)

  • Et peut être même de la grippe de Hong-Kong qui a fait un million de morts en 1968


Moi, mes parents et grands-parents m’ont aussi raconté l'histoire de :


  • La Famine et la grippe appelées «année de la toux» au 15 ème siècle

  • Les visites successives de la peste au 16 ème siècle

  • La Famine … dite des criquets pèlerins au 17 ème siècle

  • La peste laissera place au Choléra au 19 ème siècle

  • Am El Boun ou la grande famine du 20 ème siècle


Alors voici à l'occasion de cette crise du COVID-19 , l'histoire des grandes catastrophes que notre , aujourd'hui le votre , pays a traversé le long de ces derniers siècles .


Ma conviction est que notre pays s'en sortira mais à vous d'en faire le meilleur.

 

Au XV siècle, famines et maladies contagieuses faisaient ravages parmi les Marocains et peste et «épidémies inconnues» étaient au menu du XVI.


Ainsi, «en 1493, une épidémie [est] apportée par les Juifs expulsés de Grenade». Ayant sévi à Fès, cette maladie contagieuse aurait «peut-être été étendue ailleurs»


En 1502 ou 1503 une nouvelle épidémie fait des victimes en nombre suffisant pour affaiblir le souverain Wattasside.


En 1511-1512 dans le Sous, une épidémie est signalée.


Mais elles ne sont pas comparables à la famine de 1521-1523 qui est restée longtemps dans les mémoires


Cette famine exceptionnelle avait eu des «conséquences extrêmement sévères» sur les Marocains. «La misère fut atroce dans les plaines atlantiques où les parents vendaient leurs enfants pour l’équivalent de quelques mesures de grain.


Dans des conditions pareilles, la famine ne venait généralement pas seule. Elle aurait été accompagnée par «la maladie, vraisemblablement la peste» et ce, dès 1521. On raconte aussi comment la famine, combinée à la peste, causèrent la mort de «milliers et milliers de personnes». «La cavalerie du souverain Wattaside se trouvait diminuée de 90% sans qu’il soit bien clair si c’était à cause du décès des hommes ou du manque de montures.


Trente-six ans plus tard, la peste revient pour freiner la reconstitution de la population marocaine. A partir d’août 1557, elle sévissait déjà dans les montagnes du Rif et le long de la côte méditerranéenne après avoir fait son apparition en Algérie voisine dès 1553. «En janvier 1558, elle est à Fès-le-Vieux, en février au Mellah où elle fait périr de nombreux juifs. Dans la ville de Fès, il y aurait eu à certains moment, 1 000 à 1 500 morts par jour et même 3 000 selon certaines sources.


Ce n’est qu’à l’été 1559 que la maladie cesse de faire des morts après avoir couté la vie à près de 300 000 victimes.


En 1580, le couple famine-maladie est de retour. Appelée «année de la toux», une «grippe» s’était associée à la famine pour intervenir au lendemain de la Guerre des Trois rois et aurait duré moins d’un an.


Mais de 1597 à 1608, plusieurs catastrophes «effroyables» fondent sur le Maroc. «Peste, famine, guerre civile se succèdent ou se combinent», plongeant le pays dans le chaos (450 000 morts).


La sécheresse et la famine se succèdent alors, en 1604, entre 1603 et 1606 puis en 1607-1608.


Le 17 ème siècle est lui aussi marqué par une situation pareille. «De 1661 à 1663, une famine particulièrement meurtrière allait frapper le Maroc» que l’on appellera la famine des criquets pèlerins au 17 ème siècle.


La sécheresse compromit les récoltes, alors que le moment des moissons fut «marqué par des violences qui attestent les difficultés éprouvées dans les campagnes».

Un épisode qui se répète plusieurs fois, notamment en 1722. Une année qui sera marquée par une «grande famine. Emigration, guerres civiles et pillages étaient au menu : Le pillage de Fès par les Oudaya en 1727, et particulièrement celui de Meknès par les Abids en 1728.


De 1766 à 1774, le Maroc exportait du blé vers l’Europe suite à de meilleurs rendements. Mais dès 1779, des années de sécheresse se succèdent jusqu’en 1782. Il s’agit aussi d’une «invasion de criquets pèlerins» qui poussera les Marocains «à manger des herbes et à consommer de la viande porcine». Le retour des pèlerins marocains en 1798 favorisera à nouveau la propagation d’une nouvelle souche de la peste. Près de 20 ans plus tard, «la peste tangéroise» fera son apparition d’abord dans la ville du Détroit.


En 1834, la peste laissera place au Choléra. «La maladie avait fait son apparition en Algérie avant d’atteindre le Maroc. Cette catastrophe s’est succédée pour frapper à plusieurs reprises, soit en 1854, 1858, 1868 et 1878».


Mais l’une des catastrophes naturelles des plus sévères dont les Marocains se rappellent jusqu’à aujourd’hui est sans doute le rationnement drastique des produits alimentaires entre 1940 et 1947 : Am El Boun ou la grande famine du 20 ème siècle


Après la défaite de la France en 1940 lors de la Seconde Guerre mondiale, les pays colonisés par l’Hexagone, ce dernier puisait dans les ressources de ses colonies, dont le Maroc. Une mesure qui avait impacté la production nationale et l’économie du royaume.

Afin de faire face à cette situation, le gouvernement de Vichy entreprend le rationnement, «fait sur une base ethnique avantageant les Français au détriment des Juifs puis des Musulmans», Mais les conditions météorologiques auraient également contribué à accentuer cette crise.


Le manque d’hygiène et de nourritures sévit d’abord dans les campagnes où apparaissent rapidement les trois grands fléaux que sont la peste, le typhus et la fièvre .Les Marocains étaient tellement désespérés qu’ils «émigraient» vers des «régions davantage épargnées telles que les zones de débarquement américain où les soldats offrent des provisions à la population».

Si les chiffres français font état de 200 000 morts à cause de cette crise, d’autres sources estiment que la seule année 1945 déplore plus de 300 000 morts.

Adnane Benchakroun


Extrait d’un article publié sur yabiladi.com : https://www.yabiladi.com/articles/details/69912/l-histoire-maudite-d-un-maroc-victime.html

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